L'éssor des GRATIFERIAs en Guadeloupe _ [èé] _ 8 JOURS DE GRATIFERIAS EN UN MOIS

Notre premiere visite à une gratiferia, Saint-françois (Photo WKTL-AGENCY, Guadeloupe Janvier 2015)

Connaissez-vous la GRATIFERIA ?

PRESQUE COMME une brocante, un marché aux puces ou un vide-grenier, à la différence que TOUT Y EST GRATUIT.

C'est un marché plus naturel qui défie les principes du capitalisme libéral, telle une économie alternative, et une grande attention apportée aux relations sociales qui sont fondamentales.

La générosité est la locomotive de ce mouvement économique et social qui ne cesse de trouver, en Guadeloupe et dans le monde, un public de plus en plus croissant et enthousiaste.

Ariel RODRIGUEZ BOSIO initie cette pratique en Argentine en 2010 lorsqu'il offre des objets qu'il n'utilise plus, allant jusqu'à investir des centres culturels et des places publiques.

Offrir ce que l'on n'utilise plus, nous est (forcément) arrivé à tous. Mais, certains font les choses en grand !

C'est le cas de Sophie CASUFFIT qui inaugure la première zone de gratuité en Guadeloupe en 2014, constituant toute une équipe et beaucoup ... d' aficionados, autour et au sein de l'association Gwada Partage, dont le groupe facebook dépasse les 12 300 membres à l'heure où nous écrivont.

Nous leur avions rendu visite à l'occasion de la 11ème édition de la gratiferia, le 20 Janvier 2015 à Saint-François.

Les incroyables comestibles

Lorsque les jardiniers offrent volontiers leurs productions, l'auto-suffisance alimentaire devient plus largement possible (à suivre...)

http://lesincroyablescomestibles.fr/villes-pilotes/

Les gratiferias en Guadeloupe, des zones de gratuité ouvertes à tous, bienvenue.

L'actualité des gratiferias en Guadeloupe.

Il y a bel et bien du nouveau, car depuis le fief de Saint-François, la gratiferia s'était déjà étendue à Vieux-Habitants puis à Basse-Terre. Mais dorénavant, un bond extraordinaire est accompli pour arriver ce Samedi 04 Juin 2017 au Moule, et ce Dimanche 05 Juin 2017 à Pointe-à-Pitre, et à Deshaies ainsi qu'au Moule.

La lancée se poursuivra :

à Petit-Canal au domaine de Duval le Samedi 10 Juin 2017 de 10H à 18H,

puis à Pointe-Noire à l'espace des metiers du bois le Samedi 17 Juin 2017 de 9H à 13H,

et à Baie-Mahault au domaine de Birmingham le Dimanche 25 Juin 2017 de 9H à 13H,

Il est exceptionnel d'avoir autant de gratiferias en un mois

Autre nouveauté, les gratiferias de ce week-end sont entièrement dédiées aux végétaux !

Plantes, fruits et légumes changeront de propriétaires à l'occasion des journées des jardins aux musées (musée Saint-John-Perse de Pointe-à-Pitre, et musée Edgar Clerc du Moule) et au jardin botanique de Deshaies.

Plantes, fruits et légumes changeront plutôt de bénéficiaires, que de propriétaires, car l'esprit de la gratiferia se manifeste par un détachement aux biens matériels inusités.

Que ces éditions soit dédiées aux végétaux démontre que la démarche va encore plus loin, c'est de vouloir transmettre et recevoir la vie, que d'offrir ou/et se procurer des plantes décoratives, des fruits fraîchement cueillis ainsi que des plantes médicinales, et autres plants.

La gratiferia du 10 Juin 2017 à Petit-Canal sera une mini gratiferia généraliste

La rencontre du 17 Juin 2017 à Pointe-Noire sera la 40ème Gratiferia

Un événement jadis mensuel qui dors et déjà fêtera la 41eme édition en ce même mois de Juin, le Dimanche 25.

Le calendrier des événements à venir => https://www.facebook.com/groups/gratiferiastfrancois/events/

L'association Gwada Partage => http://gwadapartage.org/

La conférence tenue par le Docteur Suzie ZOZIO fera d'ici peu l'objet d'une vidéo et d'un nouvel article

mini gratiferia (généraliste)

La GRATIFERIA SPECIAL VEGETAUX du Dimanche 4 Juin 2017

En ce jour, comme signalé plus haut, le même événement se déroulait au musée Edgar Clerc du Moule ainsi qu'au jardin botanique de Deshaies. Nous nous sommes rendus au musée Saint-John-Perse à Pointe-à-Pitre.

La 40ème Gratiferia

DEJA 8 JOURS DE GRATIFERIAS EN UN MOIS EN GUADELOUPE

D'autres activités gravitent autour des gratiferias. L'association GWADA PARTAGE est également active en ce qui concerne la protection animale, des pique-nique solidaires, le concept de "marché papillon" (priorité aux producteurs et artisans locaux), des conseils bien-être, des repairs café (réparation et entretient de biens divers).

GRATIFERIA GUADELOUPE

Association Gwada Partage

... Et il y a les GWATIFERIAS

Même principe, même projet, simplement porté par une autre équipe, impulsée par Sonia SUAREZ.

Avec déjà 9 éditions depuis Août 2016, la 10ème est prévue ce Samedi 24 Juin 2017 à heure lieu, Sainte-Anne

Auparavant, les gwatiferias avaient transité entre Anse-Bertrand, le Moule, Port-Louis, Morne-à-l'eau, Baie-Mahault, les Abymes, et le Lamentin.

SOIT AU TOTAL, 9 JOURS DE GRATIFERIAS EN UN MOIS SUR NOS ILES. (Juin 2017, Record à battre !)

Le calendrier des prochaines gwatiferias => http://gwatiferia.wixsite.com/gwatiferia-ngt/calendrier

Egalement très active, l'association GWATIFERIA NORD GRANDE TERRE développe d'autres activités en parallèle de la gratiferia. Par exemple des jouné koudmen (journées coup de main), des actions humanitaires, ou encore la "givebox" un casier érigé dans l'espace public où chacun peut prendre ou déposer des objets,

C'est ce Samedi 3 Juin 2017 qu'a été installée à Anse-Bertrand la premiere givebox de Guadeloupe.

QUELLES IMPLICATIONS SOCIALES ET ECONOMIQUES REVETTENT LES GRATIFERIAS ET LES GWATIFERIAS ?

L'intérêt majeur de ce véritable phénomène, au delà de tisser du lien social en faisant des rencontres, est de développer la générosité envers de parfaits inconnus. Le don est chargé de sa part de signification économique lorsque l'on sait que tout s'achète et que tout se vend, donner s'apparente à un acte militant. Les communautés(*1) affirment leur recherche d'indépendance envers les circuits marchands, ainsi que leur implication dans la réalisation de leurs idéaux de vie.

Dans le même esprit que les gratiferias, les exemples d'actions et de modèles alternatifs sont nombreux.

La givebox installée avant hier, Samedi 3 Juin 2017 à Anse-Bertrand, démontre que les associations savent convaincre aussi bien la population que les élus, car notons que ce projet à été soutenu aussi bien par la municipalité d'Anse-Bertrand, que par la Communauté(*2) d'Agglomération du Nord-Grande-Terre (CANGT)

Communauté(*1) "Communauté" ici s'entend en tant que plusieurs personnes constituant un groupe social identifiable.

Communauté(*2) "Communauté" s'entend ici en tant que plusieurs communes, villes ou municipalités, qui constituent ensemble un EPCI, Etablissement Public de Coopération et d'Intercomunalité.

Dès lors, on se doute bien qu'en multipliant des marchés gratuits tels que les gratiferias, ainsi que des points d'échange comme la givebox de l'association Gwatiferia Nord Grande-Terre, il n'est absolument pas exclu de voir bientôt s'inaugurer des magasins gratuits.

Les magasins gratuits, ou free-shop de leur origine de San-Francisco dans les années 1960, ont par exemple inspiré Coluche à créer les Restos du Cœur. L'initiative personnelle puis collective a comblé les manquements de l'Etat en terme d'assistance aux nécessiteux. C'est le cas d’Emmaüs ou de la Croix-rouge, du secours catholique ou de Saint-Vincent de Paul.

Les gratiferias ont plutôt pour objectif de limiter l'accumulation chez soi de biens dont on ne se sert plus, d'éviter de jeter tout type d'objet encore utilisable. Mais, par ces temps de crise et de réduction des déchets, le potentiel est énorme. Cette démarche trouve sa plus belle expression lors des "repair cafés" des rencontres où l'on bricole afin d'entretenir des meubles abîmés, des appareils électroniques, des outils, etc.

Des repair cafés sont occasionnellement organisés par l'association Gwada Partage à Saint-François ou ailleurs.

L'association Kazabrôk aux Abymes et la ressourcerie Kanawa de Saint-Louis à Marie-Galante poussent plus loin le concept en revendant les nouveaux objets crées à partir de divers éléments bancals, brisés, fatigués, allant jusqu'à pouvoir former et embaucher des jeunes dans ce secteur porteur du recyclage et de l'artisanat.

Il existe à Pointe-à-Pitre un magasin alimenté par le don, Brôk à Kaz, où l'on trouve à bas prix des vêtements, des chaussures, des livres, de seconde main.

Ce modèle économique est surprenant, car la revente d'objets offerts peut entraîner un véritable business mercantile : La charité à permit à Oxfam, un groupement de 17 organisations non gouvernementales de s'implanter dans près ou plus de 90 pays avec 700 magasins au Royaume-Uni, 47 en Allemagne et 5 en France.

Il y a également toute une stratégie de gestion des produits en fin de vie et des déchets qui en découlent, dénommée "stratégie des trois R".

Elle vise à :

- Réduire la quantité de produits qui arrivent en fin de vie,

- Réutiliser des produits ou certaines de leurs parties qui deviendraient autrement des déchets,

- Recycler les matières premières.

à l'heure où il est beaucoup question de développement durable, on parle d'économie circulaire.

Aussi, même un atelier gratuit, le fablab, ou laboratoire de fabrique, un lieu à Jarry ou l'on vient librement expérimenter des projets mécaniques, informatiques, électroniques, ou autres sur des machines de pointe. (Centre d'usinage à commande numérique, imprimante 3D, imprimante-découpe vinyle, découpeuse laser, arduino, logiciels libres, applications et protections numériques, ...)

Autre concept dans la lignée des gratiferias, les "Dégustations de bon sens" (voir le lien dans les sources de l'article)

et les "Ciné Zouk Soupe" :

Cette tendance à se réunir autour de valeurs de solidarité se retrouve en outre dans :

- les espaces de coworking, dont un a ouvert à Jarry récement (se retrouver pour travailler dans un espace mutualisé (internet, imprimantes, etc) néanmoins il s'agit d'un service payant.

- les incroyables comestibles, des jardins communautaires (nous y reviendrons dans un prochain article), qui n'existent pas encore dans l'archipel, ou sinon à titre privé et confidentiel

- le couchsurfing, partage de résidences de vacance.